dimanche 6 mars 2016

La Fin de l'apartheid

En Afrique du Sud, l’année 1973 avait vu une première grande vague de grèves défier le régime de l’apartheid. Si ces grèves portaient sur les salaires elles prenaient aussitôt un caractère politique, les syndicats noirs indépendants étant illégaux et tout mouvement étant du coup dirigé contre la dictature. Le pays connut par la suite plusieurs vagues de grèves générales, notamment de 1984 à 1986. Le gouvernement de l’apartheid fut contraint de recourir à l’état d’urgence, mais la bourgeoisie n’en avait pas moins saisi qu’elle devrait faire des concessions. Le régime de l’apartheid était condamné.
En un petit nombre d’années, on a vu le Parti national au pouvoir, celui qui avait organisé un régime semi-fasciste pour imposer la suprématie blanche, le régime dit d’apartheid, décider de prendre contact avec le principal parti nationaliste noir, l’ANC, négocier puis sortir le leader de l’ANC de prison pour le porter à la présidence de l’Etat sud-africain. De Klerk, le dirigeant du Parti national, le parti de l’apartheid, a en Afrique du sud, l’une des dictatures les plus féroces du monde, a pris la tête d’un des changements politique et sociaux le plus impressionnants. Mais  Les espoirs déçus des indépendances, une population jeune sans aucune sympathie pour les classes dirigeantes corrompues et dégoûtantes et une population pauvre ayant une grande sympathie pour le combat des opprimés d’Afrique du sud offraient un grand nombre de possibilités d’extension d’une lutte explosive en Afrique du sud.
 Depuis juin 1976, les travailleurs et les opprimés d’Afrique du sud ont commencé à se faire craindre. En juin 1976, l’explosion de la jeunesse de Soweto ouvre une des périodes les plus explosives sur le terrain social et politique qu’ait connu l’Afrique du sud. Lors d'une manifestation La police tire sur les manifestants et tue un adolescent de treize ans. Ce meurtre déclenche la colère des jeunes écoliers auxquels se sont joints des chômeurs de ce ghetto le plus peuplé d’Afrique du sud, des emeutes éclatent et les Noirs mettent le feu aux bâtiments administratifs et à tout ce qui symbolise le pouvoir blanc.

La Photographie a été prise par un photographe sud africain nommé Sam Nzima née le 8 août 1934. Il travaillait au quotidien noir "The World" et fut envoyé pour couvrir l'évènement. Le lendemain de la publication de sa photo dans son Journal beaucoup de journaux mondiaux reprirent cette photo. La photo montre un jeune garçon nommé Mbuyisa Makhubo qui porte dans ces bras son amis Hector Pieterson blessé mortellement. A ses coté se trouve la soeur de Hector Pierterson. La Photo représente bien cet évènement et la violente répression dont étaient victime les élèves durant cette manifestation. En effet la base des émeutes de soweto vient du fait que l'afrikaans a été introduit dans l'enseignement au même niveau que l'Anglais. Soweto est une Banlieue de Johannesburg ou le 16 juin 1976 une manifestation a lieu principalement mené par des écoliers de soweto au total il étaient entre 10 000 et 20 000. Alors que les élèves défilaient pacifiquement, les cinquante policiers dépêchaient pour contenir la manifestation se mirent a tirer a balles réels pour disperser la foule au total ce jour-là 21 élèves sont abattus dont le premier est Hector Pierterson qui deviendra l'icône de ce soulèvement. Les conséquences sont terribles dans tous le pays d'autres banlieues se soulèvent des voitures sont incendiées et des affrontements ont lieux. Dans le mois qui suivent plus de 570 noirs sont tuées dans ces affrontements. Et au niveau international l'afrique se fait boycotter par de nombreux pays se qui rompt l'équilibre du pays et il sera difficile de retablir cet équilibre. En mémoire de cet journée le 16 juin en afrique du sud est la journée de la jeunesse et le 16 juin 2002 le musée Hector Piertersen est inauguré pour commémorer les évènements.


Né en décembre 1946, Steve Biko est un des leaders du mouvement Conscience noire. Il est très populaire auprès des populations noires et commence à se mettre les dirigeants du régime de l’apartheid sur le dos.
Assigné à résidence depuis fin 1973, il a interrompu ses études de médecine à l’université du Natal. Au moment de son arrestation, il est sous le coup d’une mesure de « bannissement ». Autrement dit, il est interdit de parole publique et ne doit pas rencontrer plus d’une personne à la fois.
À plusieurs reprises déjà, Biko a fait l’objet d’interpellations, jusque-là sans conséquence majeure. C’est pourquoi, lorsqu’il est arrêté en ce mois d’août 1977, sa famille ne s’inquiète pas outre mesure. Même si, cette fois, Biko est incarcéré à la prison de Port Elizabeth réputée pour la brutalité de ses gardiens. On y redoute surtout les méthodes d’un certain major Snyman.
Le 6 septembre, en début de matinée, Biko entre en salle d’interrogatoire. Il est encore en possession de tous ses moyens. Le fameux major Snyman et son équipe le « questionnent » . Biko a Sans aucun doute était frappé car Il porte à la tête des blessures profondes. Il est dans un état semi-comateux. C’est dans cet état, nu, recouvert d’une couverture, qu’il est jeté à l’arrière d’une Land Rover et transféré à la prison de Pretoria. Pas une fois durant les 1 000 kilomètres de route, on ne lui donne à boire. Le 12 septembre, il succombe à un traumatisme crânien ayant entraîné des lésions cérébrales et des complications rénales.Dans un laconique communiqué, James Kruger, ministre sud-africain de la Justice, affirme que Biko est décédé des suites d’une grève de la faim entamée le 5 septembre. L’hypothèse est si peu vraisemblable que les autorités en présentent une autre – il souffrait d’une maladie des reins -, puis une troisième : « Biko est mort des suites de blessures qu’il s’est faites en se débattant entre les mains des policiers. »
Le 25 septembre, le militant antiapartheid est porté en terre dans le cimetière de Ginsberg, situé dans le faubourg noir de King William’s Town. Une foule de vingt mille personnes chante l’hymne nationaliste sud-africain. Lors de l’éloge funèbre, Desmond Tutu lance sa fameuse phrase : « Il y a des limites à ce qu’un peuple peut supporter. »
La presse d’opposition et les organisations non interdites obtiennent qu’une procédure judiciaire soit ouverte. L’autopsie établit que le traumatisme crânien a été provoqué par la forte pression d’un objet contondant. L’enquête, elle, débute le 14 novembre 1977. Trois semaines plus tard, le juge Marthinus Prins prononce un non-lieu en faveur des bourreaux de Biko. Cela montre a qu'elle point ce régime était cruel Steve Biko est battu a mort dans une prison et tous le monde sait que c'est les gardiens l'enquète le montre et pourtant  le juge abandonnent l'enquète ne faveur de ces meutriers.

A partir de 1981-82, il y a une recrudescence des affrontements en Afrique du sud. La Crise économique entraine des violences dans les townships. Des milliers de jeunes, des écoliers aux jeunes chômeurs, ne craignent plus de s’affronter aux forces de l’ordre et ces combats sont quotidiens. La révolte s’installe en permanence dans les townships et crée un climat insurrectionnel qui va bientôt être complété par la montée du militantisme et de la mobilisation dans la classe ouvrière, puis par le développement de luttes ouvrières d’ampleur.  Le militantisme ouvrier monte en flèche et se radicalise. Les syndicats d’ouvriers noirs, qui ne comptaient que 16.000 adhérents en 1969, passent de 223.000 en 1980 à 741.000 en 1983.
 Le régime tente  d’assouplir un peu les règles de l’apartheid, notamment grâce a la suppression de l'interdiction des mariages mixtes, ou la ségrégation dans les salles de théâtre. Malgré cela la Jeunesse ne se démobilise pas et l'ensemble de la population donne encore son soutien a l'encontre de l'apartheid. Des centaines, des milliers d’associations communautaires naissent dans les townships qui témoignent d’une montée du militantisme dans les milieux populaires. Certaines associations organisent le boycott des transports dont le prix augmente, d’autres organisent la grève des loyers des logements gérés par les municipalités.
La bourgeoisie inquiète de la montée ouvrière et populaire, cherche à trouver une issue politique qui intégrerait les nationalistes et les réformistes, en détournant le risque social. Les négociations de la grande bourgeoisie blanche sud africaine avec l’ANC débutent en 1985. Le 18 septembre 1985, une délégation d’hommes d’affaire blancs sud africains se rend en Zambie pour rencontrer la direction de l’ANC.
En juin 1986, la situation a tellement empiré que le gouvernement Botha est contraint de décréter l’Etat d’urgence. La répression qui s’abat alors est massive et féroce. Des organisations d’opposition jusque là tolérées sont interdites, leurs membres arrêtés, torturés, tués. Cependant, les grèves continuent de se multiplier.
Le 5 juillet 1989, le président Pieter Botha reçoit, dans sa résidence du Cap, Nelson Mandela, chef historique de l’ANC emprisonné depuis 1963, qui se prononce pour " une évolution pacifique de la situation ". Le 25 août 1989, Frederik De Klerk, nouveau président sud africain, confirme ses intentions réformistes : supprimer l’apartheid de façon négociée. Le 2 février 1990, le président sud africain Frederik De Klerk annonce devant le Parlement la légalisation des mouvements nationalistes noirs, dont le Congrès national africain (ANC), interdit depuis 1960, la libération des prisonniers politiques qui n’ont pas commis de violences, la fin de la censure et la suspension des exécutions capitales. Le 13 février 1990, parlant devant plus de cent mille personnes au stade de Soweto, à Johannesburg, Nelson Mandela multiplie les appels " au calme et à la discipline ".  Le 7 juin 1990, l’état d’urgence, instauré le 12 juin 1986, est levé, sauf dans la province du Natal, où se poursuivent des affrontements entre factions rivales dans les cités noires. Le 19, la loi abolissant, à partir du 15 octobre, la ségrégation raciale dans les lieux publics est votée par les députés.

Le film Cry Freedom (Le cri de la liberté) a été réalisé en 1987 par Richard Attenborough qui est un acteur, réalisateur et producteur britannique né en 1923.Le scénario du film a été écrit par John Briley à partir de deux livres Biko et Asking for trouble:autobiography of a banned journalist. L’auteur de ces livres était Donald Woods (né en 1933 et décédé en2001) qui était journaliste et rédacteur en chef d’un journal en Afrique du Sud et qui a été contraint, ainsi que sa famille, à s’enfuir de son pays et s’exiler en Angleterre pendant de nombreuses années suite à ses prises de position contre la politique d’apartheid menée par le gouvernement sud-Africain de l’époque et aussi suite à son amitié avec le leader noir Steve Biko.Le film se déroule à la fin des années 70 et est basé sur des évènements réels de la vie du leader noir Steve Biko . Il relate aussi l’amitié qui se crée entre celui-ci et le journaliste libéral Donald Woods qui, bien que opposé à la politique d’apartheid, au début ne partage pas complètement les idées de « Blackconsciousness »  la fierté de la conscience noire véhiculées par Steve et son mouvement mais qui finalement comprend sa position et adhère à ses idées après que Steve lui ait fait découvrir toute la réalité de la vie quotidienne imposée à la communauté noire par la politique d’apartheid qui règne en Afrique du Sud. Cry Freedom décrit très bien la discrimination, la corruption politique ainsi que les répercussions dela violence à cette époque en Afrique du Sud. Concernant les héros du film, il est banned. En effet Steve Biko ne doit pas sortir de son lieu de résidence, il est surveillé par la police, il ne peut pas être en présence de plus d’une personne à la fois. Cette mesure d’assignation à résidence est faite évidemment dans le but d’empêcher les leaders noirs de rassembler les foules et de les amener à manifester ou à se révolter pour dénoncer leur conditions de vie.Nous pouvons aussi apprécier dans ce film la force de conviction des propos tenus par Biko qui, on le sent, ont un grand impact sur Donald Woods. Biko a de grandes qualités d’orateur, comme le montre les phrases marquantes qu'il dit pendant le Film comme : “And you begin to think there’s something not quite right about your humanity, something to do with your blackness. Because no matter how dumb or smart a white child is, he’s born into that world. But you, the black child, smart or dumb, you’re born into this, and smart or dumb, you’ll die in it.”  D’ailleurs cella va changer la vie de Woods puisque celui-ci va être convaincu par les idées de Biko et devenir son ami. Lorsque Biko meurt, Woods refuse que le message de son ami soit passé sous silence de cette manière, il est lui aussi assigné à résidence et décide courageusement de s’échapper et de quitter l’Afrique du Sud afin de faire connaître l’histoire de Biko au monde entier. Depuis son lieu d’exil, Donald Woods, à travers ses livres et ses interventions médiatiques, a réussi à poursuivre son combat contre l’apartheid et ainsi à honorer la mémoire de son ami Steve Biko, il a été le premier citoyen privé à tenir un discours au Conseil de Sécurité des Nations Unies en 1978. Il est retourné vivre en Afrique du Sud en 1994 et a voté lors des premières élections multiraciales organisées dans le pays, il a été alors ovationné par la foule. En 1997, pour le vingtième anniversaire de la mort de Steve Biko, Woods était présent lors de l’inauguration d’une statue de Biko par Nelson Mandela. Sa femme et lui se sont beaucoup impliqués dans le projet du film Cry Freedom en travaillant de près avec les acteurs et les membres de l’équipe de tournage. L’égalité des personnes et la liberté d’expression restent toujours un sujet d’actualité à une époque où de nombreux actes racistes sont encore commis dans le monde et où des personnes sont encore réduites au silence ou emprisonnées pour leur opinion dans certains pays.

Les 26-29 avril 1994, les premières élections multiraciales mettent fin au régime de l’apartheid. Le Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela recueille 62,65 % des voix, soit 252 sièges sur 400, contre 20,39 % (82 sièges) au Parti national (PN) du président sortant, Frederik De Klerk, et 10,54 % (43 sièges) à l’Inkatha de Mangosuthu Buthelezi. Le 10 mai 1994, élu le 9 à la présidence de l’Etat par le Parlement, Nelson Mandela, est investi en présence de quarante-deux chefs d’Etat ou de gouvernement. Le 25, le Conseil de sécurité de l’ONU vote la levée de l’embargo imposé à l’Afrique du Sud.


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